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Les textes de David Lopez
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Fumer des spliffs pour tromper l'ennui, fréquenter une femme qui ne veut partager ni ses jours ni ses nuits, boxer comme une danseuse pour ne pas s'en prendre une. Vivre planqué, c'est la spécialité de Jonas. Et trahir son potentiel, une affaire de famille. Heureusement il y a la bande : Ixe à la main verte, Poto le poète illettré, Lahuiss l'intello... Jonas se décidera-t-il à quitter son fief ?
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Quelque part entre la banlieue et la campagne, là où leurs parents ont eux-mêmes grandi, Jonas et ses amis tuent le temps. Ils fument, ils jouent aux cartes, ils font pousser de l'herbe dans le jardin, et quand ils sortent, c'est pour constater ce qui les éloigne des autres.
Dans cet univers à cheval entre deux mondes, où tout semble voué à la répétition du même, leur fief, c'est le langage, son usage et son accès, qu'il soit porté par Lahuiss quand il interprète le Candide de Voltaire et explique aux autres comment parler aux filles pour les séduire, par Poto quand il rappe ou invective ses amis, par Ixe et ses sublimes fautes d'orthographe. Ce qui est en jeu, c'est la montée progressive d'une poésie de l'existence dans un monde sans horizon.
Au fil de ce roman écrit au cordeau, une gravité se dégage, une beauté qu'on extirpe du tragique ordinaire, à travers une voix neuve, celle de l'auteur de Fief.
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Un voyage au coeur de l'humain.
Un jeune homme quitte sa petite ville en proie à des inondations catastrophiques. À la recherche de son chat il explore, à vélo, les environs, avant de s'aventurer, toujours plus loin, dans l'arrière-pays, ses chemins de traverse, ses ronds-points, ses bistrots, ses friches... Au fil des rencontres et de la route une cartographie émerge, un imaginaire, celui d'un pays à l'écart de lui-même, et autant de sentiments que procurent au narrateur celles et ceux qu'il croise au fil de son errance. Il les restitue, les croque, en passant et au plus près, roulant au-devant d'autres solitudes pour peut-être pouvoir quitter la sienne. Jusqu'à une ultime rencontre, où l'échappée s'arrête net, un soir, à flanc de montagne : celle de trop ? -
Une mauvaise herbe entre deux plaques de bitume. Le soleil printanier chauffant les pommettes. Une voiture brûlée dans un décor intact. Une maison en cours de réfection. Le lit d'une rivière redessinant ses contours. Viser une cible en plein centre. Viser une cible à côté. Marcher dans l'eau. S'entendre raconter une vie qui n'est pas la sienne. Être tenté de l'essayer pour voir ce qu'elle a de si désirable. Prendre une photo qui ne parlera qu'à soi. Attendre. Déblayer un chemin. Trouver une clairière. S'asseoir. Choisir sa route. La tension dans les muscles. Faire la course. Distinguer les couleurs. Trouver une personne belle. Le lui dire. S'installer près de l'eau. Écouter les histoires. Prendre le visage des autres. Se glisser dans leur peau. Vivance.